Suite à mon billet du 21 septembre 2015 relatant la liquidation de la société E-Crew Vis, son fondateur et PDG, monsieur Tugdual Le Néel a tenu à apporter quelques précisions et corriger quelques imprécisions!
Il a en outre eu la gentillesse de répondre à mes questions et souhaite ainsi « valoriser l’expérience de ceux qui voudraient se lancer sur ce secteur ».

ECV-One

Tugdual Le Néel: Bonjour !

tugdual
Tugdual Le Néel
YdH: Bonjour Tugdual.

La chute d’e-crew Vis est surprenante et a pris tout le monde de court. La belle aventure E-Crew Vis s’est terminée à la fin de l’été. J’ai suivi le parcours de l’entreprise avec attention et vous sembliez avoir toutes les cartes en main pour une réussite exemplaire: une machine exceptionnelle à un tarif contenu, des démonstrations dans la plupart des exhibitions et salons, un bon marketing et de grandes compétences techniques mais aussi en recherche et développement, en marketing, et en finance! Quel a été le point d’achoppement? Qu’est-ce qui a mal tourné?

TLN: Je ne peux pas, hélas, répondre à cette question car la liquidation est en cours.

YdH: Avez-vous essayé de vendre E-Crew Vis avant de décider de « fermer la boutique »?

TLN: Nous avons tout tenté pour préserver E-crew vis, la revente n’a pas été possible.

YdH: Que devient l’ECV-One? Sa technologie est-elle reprise par une autre société? Est-elle tombée dans le domaine public?

TLN: La technologie a toujours été open source, elle est donc dans le domaine public.

YdH: Y-a-t-il encore un support pour vos clients?

TLN: JE reste disponible pour les clients.

YdH: Quels conseils donneriez-vous aux gens qui souhaitent se lancer dans la conception, la production et la vente d’imprimantes 3D?

TLN: Tout le monde peut concevoir une machine à commande numérique, mais quel sera votre avantage? Ne me dites par le prix; ce n’est pas un avantage concurrentiel (sauf si vous faites de très gros volumes).
Il faut que vous maitrisiez les domaines de la mécanique, l’informatique, l’électronique, la plasturgie, le marketing et la vente. Si vous ou votre équipe a des lacunes, vous n’irez pas loin.
Une équipe pour ce type d’entreprise nécessite beaucoup de personnel, de temps de lancement et de validation; et inévitablement il faut beaucoup d’argent.

YdH: Pourriez-vous nous dire quelques mots sur vos futurs projets ainsi que ceux du reste de l’équipe de E-Crew Vis?

TLN: Je ne peux parler pour le reste de l’équipe. En revanche, en ce qui me concerne, je suis à la recherche d’un emploi.

YdH: Quelles conclusions, quel bilan faites-vous de l’expérience E-Crew Vis? Que vous a-t-elle apportée? Qu’a-t-elle apportée à l’industrie de l’impression 3D?

TLN: Malgré cet échec, j’ai beaucoup appris sur la gestion d’entreprise et de projet. Ce fut une formation accélérée à un poste de responsable, avec des expositions à la communication, la vente, le marketing, le SAV, la production, la R&D…
Nous n’avons pas été aussi important que makerbot, par contre nous avions des projets avec des laboratoires de R&D publics et privés qui ont remués les méninges.

YdH: Merci Tugdual pour cet entretien et pour nous avoir fait rêver avec l’ECV-One, imprimante 3D en avance sur son temps avec une précision remarquable, une enceinte fermée, un véritable calibrage automatique, un filtre éliminant les particules de plastique, toxiques, issues de l’extrusion.

 

 

Rectifications apportées par Monsieur Le Néel aux indications erronées de l’article de 3DPrint4Ever.fr: E-crew-Vis dévisse

– L’entreprise E-Crew Vis fut fondée par Tugdual LE NEEL (PDG, R&D), Kevin GUIBERT (DG, Marketing, Vente), Julien BEAUMIER(Finance), Michaël HONIAT (software), Florian POILBOUT(conception mécanique), Nicolas METAY (pédagogie).
– L’ECV One ne disposait pas d’enceinte chauffée, néanmoins la température de celle-ci se maintenait entre 35 et 40°C grâce au plateau chauffant.
– « Ouest France » fut le seul journal d’envergure à publier un article sur l’entrepris E-Crew Vis.
– L’équipe d’E-Crew Vis a rencontré Madame Axelle Lemaire dans les locaux du Mabilay à Rennes pour la candidature de Rennes à la French Tech.