Quand on se jette à corps perdu dans l’impression 3D ou plus modestement quand on vient d’acheter son imprimante, la première chose que l’on fait est de rechercher des objets 3D à imprimer. Bien sûr, l’immense base gratuite de thingiverse est fantastique, on y trouve tout: ces dizaines de vases, des vis, boulons, effigies , figurines, ustensiles de toute sorte, pièces détachées, etc. Pour les sextoys, il faudra cependant aller voir ailleurs, puritanisme américain oblige.

Cependant la très grande majorité est fournie dans un format prêt à être imprimé, le fameux format STL (SouTif à Lolos Stéréo-Lithographie). C’est un format universellement reconnu par toutes les imprimantes 3D du marché.

Alors pourquoi un convertisseur?

Quand vous aurez fini de découvrir et de vous émerveiller devant votre imprimante 3D, imprimer des vases et des bustes de Yoda ne vous suffira plus. Vous voudrez concevoir vos propres objets 3D ou modifier ceux d’autrui.

Buste de Yoda

Or, la plupart des outils -sinon tous- de modélisation ne gèrent pas le format STL. C’est tout juste si certains possèdent une extension (un « plugin ») leur permettant d’exporter un objet au format STL. Il faudra donc trouver un moyen de convertir vos modélisations dans le format de votre choix afin de les retravailler puis de les imprimer.

Il y a quelques jours,  un certain @i3DConverter a décidé de me suivre sur twitter. Technique habituelle de communication que tous les professionnels usent et abusent. En l’occurrence, le produit était prometteur: un logiciel de conversion très complet et tournant sur Mac! Bel effort de l’éditeur.

Par conséquent, nous décidâmes de tester la chose, avec un apriori positif compte tenu du développement sur Mac. C’est assez rare pour être signalé et encouragé.

i3dconverter

 

Le site internet est clair et vous dirige automatiquement vers la version qui vous convient selon l’ordinateur avec lequel vous naviguez. Le téléchargement est simple et facile à trouver. C’est encore un bon point par rapport aux autres solutions de développement multiplateforme sur lesquelles il faut cliquer 15 fois pour télécharger… Une pub.

On obtient tout de suite une application directement utilisable et pas un « installeur » qui vous demande votre de mot de passe de session pour installer n’importe quoi sur votre Mac… Ne JAMAIS installer des logiciels qui passent par un installeur.  Un logiciel Mac ça « s’installe » par un glissé-déposé.

Un second bon point. Mais c’est bien le dernier, le reste est une catastrophe. Le logiciel est tout bonnement inutilisable et ne suit en rien les « guide lines » Apple qui vous permettent de vous y retrouver facilement sur n’importe quel logiciel sans avoir à consulter la documentation à tout bout de champ.

L’ouverture d’un fichier est un vrai calvaire. Une boite de dialogue s’ouvre… Vide. Parfois, en attendant quelques minutes, en bougeant le curseur de la souris, en priant, en insultant votre Mac en le traitant de PC sous windows, une liste s’affiche… Parfois.

Une liste grossière, en caractères pixelisés. Un comble quand on sait que depuis des lustres, le Mac utilise des polices de caractères vectorisées. Un clic sur le fichier choisi, il disparait! Pas définitivement, heureusement. La ligne pointée est tout simplement devenu invisible.

Il n’y a aucun filtre, tous les fichiers sont donc accessibles et vous aurez régulièrement droit à un message d’erreur indiquant que ce format de fichier n’est pas reconnu.

Le site évoque 650 formats gérés mais les principaux ne le sont pas. Il ne reconnait pas les fichiers AutoCAD 2013 (.DWG), ni les fichiers Sketchup!

J’ai finalement réussi péniblement à charger un fichier OBJ. Les manipulations sont lentes, les animations saccadées malgré le Mac de compet’ de la rédaction. L’export en STL se passe bien. L’inverse également.

Par contre, la plupart des formats sont inaccessibles à la version gratuite. Ceux qui restent disponibles génèrent des objets dénaturés pour vous obliger à raquer 40 euros.

Je ne sais pas ce que vaut la version windows mais développer et communiquer sur une version Mac aussi mauvaise, c’est contre-productif.

Avant de publier mon article j’ai tenté de contacter l’éditeur pour lui demander si ma machine et ma version du système était pleinement compatible avec i3DConverter. Je n’ai jamais eu de réponse, ni de l’éditeur, ni du support.

M’étonnerais pas que Michel Sapin soit derrière tout ça. Nooon, Pas taper, aïe! Aïe!