Comment choisir son imprimante 3D

 

Le magazine Make, teste 26 imprimantes 3D grand public et classe comme nous même, l’Ultimaker 2 sur la plus haute marche du podium. C’est mérité.

Néanmoins, l’Ultimaker 2 souffre d’un grave défaut. Comme beaucoup d’imprimante 3D de bureau, elle est pas à l’aise avec l’ABS. Elle excelle avec le PLA mais offre de médiocres résultat avec l’ABS. Elle est loin d’être la seule.

Mais pourquoi se compliquer la vie? Suffit de bannir l’ABS et se contenter du PLA. Un plastique ou un autre…

Chaque matériau possède ses propres caractéristiques et on ne les utilise pas de la même façon. Le PLA est facile à travailler, il a très peu de retrait, n’a pas besoin -en théorie- de plateau chauffant ni d’adhésif Kapton dont le prix fait même frémir Bill Gates.

C’est un matériau idéal pour les neuneus débutants. Le PLA n’a pas que des qualités, hélas. Il est extrêmement sensible à l’eau et à la chaleur. Il est donc exclu de l’utiliser pour tout objet destiné à jouer un rôle autre que décoratif. Par ailleurs, il est cher.

En outre, la situation n’est pas aussi idéale qu’elle n’y parait au premier abord. En effet, il conviendra malgré tout, de chauffer un peu le plateau tout en le bardant de bandes d’adhésif badigeonnées à la colle UHU afin d’assurer une adhésion parfaite de la pièce sur le lit de l’imprimante 3D.

Pour nous, les hommes, les vrais Pour les makers soucieux de la solidité, de la résistance et de l’aspect (le rendu) de leur objets imprimés en 3D, le filament ABS s’impose. Hélas, peu d’imprimantes de bureaux sont capables d’assurer des impressions 3D sans souci avec du filament ABS, même de qualité et malgré un lit chauffant.

 

Le summum de la qualité, l'ABS OPtimus
Le summum de la qualité, l’ABS OPtimus

Les caractéristiques de l’ABS ne suffisent pas à expliquer ces défaillances. Le « retrait » est la faculté de l’ABS à se rétracter quand il refroidit. C’est la raison pour laquelle il se décolle si facilement du plateau pendant l’impression. Pour pallier ce problème, certains fabricants proposent un ABS un peu moins capricieux, tel le « smart ABS » qui affiche jusqu’à 20% de retrait en moins pour 300% d’augmentation du tarif…

 

du Smart ABS
du Smart ABS

Le secret pour travailler du filament ABS c’est avant tout l’imprimante 3D. Pas une marque ou un modèle en particulier, c’est toute la cinématique de l’imprimante qui est en cause,  système d’entrainement du fil, extrudeurs, ventilateur, sondes, calculateurs, résistance, lit et chambre d’impression. C’est cette dernière qui est primordiale. Les imprimantes 3D professionnelles sont toutes carénées et surtout le volume d’impression est chauffé.

En effet, le refroidissement du filament ABS extrudé doit être très progressif, le lit et le volume d’impression sont, par conséquent, chauffés et la ventilation doit être nulle en direction de l’objet en construction.

Chauffer est une chose, bien chauffer en est une autre. Bien souvent la chaleur n’est pas uniformément répartie, aussi bien sur le lit que dans la chambre. Correctement chauffé au centre, les conditions d’impression se dégradent rapidement dès que l’on se rapproche des bords. Dés lors, la surface d’impression de réduit comme peau de chagrin et n’est plus qu’une caractéristique qu’un arracheur de dents vanterait sur un flyer distribué sur le marché le samedi matin:

– « elle est belle mon imprimaaante 3D! Mesdames, laissez vous tenter par cette chambre et ce lit chauffés et laissez vous griser par l’érection de votre objet 3D favori! »

Je résume: si vous voulez imprimer avec du filament ABS, outre un lit chauffé de manière homogène et dont la température doit dépasser 100°C, l’imprimante doit être entièrement carénée afin d’être d’une part à l’abri des courants d’air, fatals à toute adhésion, et d’autre part, elle doit permettre, si possible, de maintenir un volume d’impression à température constante et dépassant 40°C.

Merci qui? Merci 3DPrint4Ever!

la 3NTR A2 entièrement carénée et chauffée
la 3NTR A2 entièrement carénée et chauffée