Le filament ABS au Kevlar ® de chez Optimus

Après l’essai de l’excellent PETG au carbone de chez Optimus, nous testons aujourd’hui l’ABS renforcé au Kevlar ® de la même marque.

Outre l’accroissement considérable de la résistance résultant de l’apport de Kevlar ®, ce qui nous intéresse avant tout ce sont les qualités vantées par la marque, à savoir:

  • très peu de retrait
  • pas de délamination
  • grand respect de cotes

Que signifie « peu de retrait »? Car des ABS, nous en avons essayé beaucoup et si les différences peuvent être énormes entre un bas-de-gamme-qui-vient-de-loin et un filament professionnel, même le fil ABS le plus haut de gamme reste sujet au retrait, « warping » en anglais. Le plastique, en refroidissant se rétracte, se déforme et se décolle du plateau d’impression. Plus la pièce est grande, plus il devient nécessaire de calibrer son imprimante 3D aux petits ognons oignons et d’utiliser un adhésif performant afin au mieux d’éviter, au pire de juguler ce phénomène agaçant.

La délamination, c’est le décollement de couches. Un courant d’air, hop, un espace apparait entre deux couches.

La conjugaison de ces deux problèmes implique un respect aléatoire des cotes des pièces. Si vous voulez en assembler plusieurs ensemble, il faut parfois forcer ou jouer du cutter et du papier de verre.

Le Kevlar ® corrige-t-il tous ces défauts? Très dubitatifs, nous commençons les tests en respectant scrupuleusement les températures préconisées, 260°C pour la buse et 100°C pour le plateau, mêmes vitesses que pour l’ABS.

Nous choisissons d’imprimer notre objet test, le fameux crochet ou mousqueton, toujours sur la Stream20Pro et toujours à 100% de remplissage.

Le résultat est surprenant! Adhésion parfaite, aucun retrait ni délaminage. Renseignement pris auprès de la marque, c’est la présence de Kevlar qui rend les choses plus facile en répartissant très bien la chaleur lors de l’impression.

mousqueton abs kevlar optimus

L’impression est parfaite, nette, précise et sans bavure. Aucune retouche à faire, la pièce est parfaitement fonctionnelle. Nous sommes très agréablement surpris. Reste à faire des tests de résistance plus sérieux que l’action magistrale et un brin ostentatoire des biscotos de Ribouldingue et des miens afin de mesurer précisément la résistance de l’objet imprimé en 3D. Néanmoins, les chiffres donnés par Optimus laisse présager la solidité  attendue puisque la tension de rupture est annoncée 20% supérieure à celle de l’ABS pur, plus de 15% en flexion ainsi qu’une résistance à l’étirement de 7,5% (ABS pur: 3%).

Concernant le délaminage, nous devrons imprimer une pièce plus grande et surtout plus haute pour nous prononcer définitivement sur cette caractéristique annoncée. Cependant ce premier test nous à laissé sur le cul. Alors avons nous affaire au filament idéal?

Presque. Ce fil souffre d’un défaut, le poids. En effet, théoriquement, le Kevlar ® est plus dense que l’ABS. Or si on en croit la fiche technique des fils, leur densité (1,08) donne un poids de 2,5g/m pour les deux fils… Dans la réalité il n’en est rien et les fiches sont manifestement erronées:

11 grammes pour le mousqueton en ABS Optimus pur et 17 grammes pour celui en ABS renforcé au Kevlar.

poids_mousquetons_ABS optimus

6 grammes de différences, ça parait dérisoire mais en proportion cela fait quand même 54% de poids en plus pour la version Kevlar ®.

poids_mousquetons_ABS_kevlar

« Idéal pour l’impression de pièces de drone », peut-être mais pour des pièces nécessitant des cotes parfaites ou des objets dont la résistance est primordiale. Moins souple que l’ABS pur, la version en Kevlar ® pourrait-être une alternative interessante en dépit de son poids supérieur.