L’imprimante 3d Bolt de chez LeapFrog :

 bolt

Leapfrog, constructeur d’imprimantes 3D néerlandais était techniquement sur le déclin malgré la sortie régulière de nouveaux modèles. Avec l’imprimante Creatr HS, Leapfrog mettait sur le marché une imprimante ultra-rapide. La durée d’impression étant le défaut majeur de la technologie FDM (dépôts successifs de couches de plastique). Peu de temps après, la société commercialisait l’imprimante 3D Creatr HS XL, pensant résoudre l’autre défaut de cette technologie : la trop petite taille des pièces imprimées.

Hélas, ces imprimantes innovantes présentaient les tares des modèles précédents, complètement dépassés et l’acronyme « HS » censé représenter le graal a vite été moqué sur les réseaux sociaux, sa définition passant rapidement  de « High Speed » à « Hors Service »…

Mauvaise adhésion des pièces au plateau, mauvaise adhésion des couches entres elles, obstruction quasi systématique des buses, ces imprimantes nécessitaient des réglages très fins pour obtenir les résultats attendus.

Il faut cependant savoir que LeapFrog fut une des premières entreprises à industrialiser la production d’imprimantes 3D, peu après Makerbot. Ses premiers modèles étaient considérés comme excellents, d’une finition hors norme pour un tarif raisonnable.

La marque hollandaise annonce encore un nouveau modèle, l’imprimante 3d « Bolt ». Un modèle de plus? Une nouvelle innovation ratée ou un modèle réellement innovant?

Si j’ai relevé ce modèle en particulier c’est qu’à mon sens, il préfigure un formidable renouveau chez les constructeurs d’imprimantes 3D. Nous avons là un changement de paradigme et je suis persuadé que les autres constructeurs vont suivre et annoncer de « vrais » nouveaux modèles aux performances renouvelées.

L’imprimante 3d « Bolt » ne présente aucune fonctionnalité extraordinaire et pourtant ce modèle est lui-même extraordinaire. Manifestement, il est le résultat d’une cogitation intense des ingénieurs de chez LeapFrog sur la base des retours clients. Tous les défauts inhérents à la technologie FDM, que l’on retrouve sur toutes les imprimantes 3D du marché (hormis le très haut de gamme) ont été pris en compte et ont, semble-t’il, trouvé une solution.

  • L’imprimante possède deux extrudeurs indépendants, plus costauds, pouvant fonctionner en mode miroir ce qui signifie qu’elle peut imprimer deux même pièces simultanément. Temps d’impression divisé par deux pour la fabrication de pièces multiples! Mais le plus extraordinaire, si l’imprimante tient ses promesses, chaque extrudeur pourra travailler une matière différente aux températures d’extrusion incompatibles! Par exemple, de l’ABS d’un côté et un fil flexible de l’autre…
  • Une chambre fermée. Certes, celle-ci ne sera pas spécifiquement chauffée et la température interne n’est pas contrôlée, c’est dommage mais c’est déjà un énorme « plus ». La température générée par les extrudeurs maintiendra une chaleur interne permettant d’imprimer bien plus facilement des matériaux réputés difficiles comme l’ABS ou pire, le nylon.
  • Une température d’extrusion pouvant monter à 360°C! Idéale pour les matériaux spéciaux résistant au hautes températures (permettant l’étuvage, la stérilisation)
  • un volume d’impression énorme malgré les deux extrudeurs (320 x 300 x 205mm)
  • Une camera intégrée pour surveiller l’impression
  • Un fonctionnement autonome (plus besoin de connecter l’imprimante à un ordinateur)
  • Une bel écran couleur tactile, similaire à celui d’un smartphone
  • Un filtre Hepa au charbon actif qui ne tardera pas à être obligatoire, guère utile pour qui possède une imprimante mais indispensable dans une ferme d’imprimantes 3D.

Son seul défaut est son tarif, exorbitant : plus de 6000€ TTC. Mais peut-être les vaut-elle? Les revendeurs français vont se compter sur les doigts d’une seule main, au mieux. Cependant si ce modèle préfigure le nouveau paradigme que j’évoquais plus haut, vivement les annonces des concurrents et vivement 2017!