Regagnant l’antre de ma rupestre demeure, massue en polystyrène sur l’épaule, sentant bon l’ours slovène, je repensais sourire aux lèvres, au chamboulement qui a motivé mon exil et mon existence d’ermite.

 

C’est qu’elle en fait du bruit cette imprimante 3D! A mi-chemin entre le Dyson et le Fouga Magister. Fallait donc choisir: femme ou imprimante 3D?

Fusée Jato ou Moulin à parole?

 

J’ai honte.

 

Le logiciel. C’est le domaine que je dois aborder dans cette seconde partie de « l’impression 3D pour les couillons ».

Une imprimante 3D ce n’est rien d’autre que du modélisme: des moteurs brushless et de l’électronique pour leur donner des ordres.

Ce sont des ordre très simples, issue de l’industrie des machines-outils: la programmation de commande numérique. L’ensemble de ces ordres constitue le langage G-code.

Exemple:

G1 X90.6 Y13.8 E22.4

Ce qui signifie Déplacement linéaire (G1) dans le plan XY jusqu’au point (X90,6 Y13,8), et extrusion de 22,4mm de filament.

 

Je n’entrerai pas dans les détails, ce n’est pas le but de cet article. Sachez cependant que le fameux fichier numérique qui décrit l’objet que vous voulez imprimer n’est qu’un ensemble d’ordres, au format G-Code tel que l’exemple ci-dessus.

C’est donc tout con, facile à comprendre pour vous, mes chers couillons.

Mais alors, pourquoi dit-on que la partie la plus ardue, la plus obscure, le principal obstacle à la démocratisation de l’impression 3D, c’est la conception du fichier numérique?

Et bien ce qui rend la chose complexe, c’est la troisième dimension. Si nous en restions à un plan en deux dimensions, il serait très simple de programmer une imprimante 3D, même pour vous, couillons.

À l’instar du petit jeu de notre enfance qui consistait à relier des points numérotés avec un crayon pour dessiner une forme, vous pourriez faire exactement la même chose avec notre imprimante. Vous prendriez un éditeur de texte ou un traitement de texte et vous écririez directement des ordres tel que: déplace la tête d’impression au point (x,y) puis déplace à nouveau la tête au point (x1,y1) tout en extrudant du filament.

 

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L’imprimante va relier les points avec du filament fondu

 

Cependant, les choses deviennent beaucoup plus complexes quand on ajoute une dimension: il devient impossible d’en faire une représentation sur une feuille de papier. En effet, celle-ci est en deux dimensions. A moins d’introduire la notion de perpective, qui en l’occurrence, n’est qu’une forme d’illusion d’optique.

 

C’est pourquoi le « designer » va utiliser un logiciel avec lequel il va pouvoir composer avec la 3ème dimension. Il va dessiner son objet en 3D et le logiciel va se charger de convertir le résultat en un fichier contenant tous les ordres GCode nécessaires.

Ce type de logiciel ne nécessite plus, fort heureusement, de posséder des compétences mathématiques poussées. Il suffit de savoir ce qu’est une échelle, un repère orthonormé en 3 dimensions, c’est à dire avec trois axes perpendiculaires, l’axe des x et l’axe des y pour les deux premières dimensions et l’axe des z pour la troisième dimension.

Je suis sûr que cela vous rappelle quelque chose 🙂

 

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La principale difficulté consiste alors à connaitre les commandes du logiciel.

Il existe énormément de logiciels permettant de concevoir vos objets 3D, certains sont gratuits, bien conçu comme Sketchup et d’autres, abominables de complexité tel Blender. La réalisation d’interface est un art que peu de gens maitrisent…

Bien sûr, j’ai volontairement simplifié le processus car dans la réalité, il faudra franchir quelques étapes supplémentaires. Ces étapes techniques sont essentiellement dues à la jeunesse de la technologie 3D grand public et elle disparaitront probablement bientôt. Néanmoins nous en aborderons certaines car pour le moment elles restent incontournables.

Mes chers couillons, mon lit de paille m’attend, taper du texte à la massue, c’est assez fatiguant. Mais rendez-moi visite, ça me fera plaisir. C’est la seconde grotte après la première. Montez 6751 mètres, marchez 22km sur la corniche de glace, vous y êtes!