Test du Filament Bronze de chez ColorFabb.

En 2014, le célèbre producteur hollandais ColorFabb, crée un nouveau type de filament PLA lourdement chargé de particules de bronze. Après ponçage, l’objet imprimé en 3D ressemble à s’y méprendre à un équivalent coulé en vrai bronze. En outre, la densité du filament étant trois fois supérieur à celle du PLA classique, l’objet est beaucoup plus lourd, ajoutant encore du réalisme.

La belle boite du célèbre fabricant
La belle boite du célèbre fabricant

Malgré un buzz considérable, le filament de ColorFabb se vend mal. Certes son prix est assez élevé (environ 50€ par kilogramme) mais l’accueil et la publicité massive faites par les media spécialisés laissait supposer une brillante carrière à ce filament révolutionnaire.

Nous avons donc subtilisé une dizaine de mètre de ce fil chez nos voisins, ceux-qui-veulent-faire-mieux-que-la-concurrence-et-qui-produisent-en-France. Me déplaçant subtilement, caché derrière un conteneur à roulette nauséabond, j’entendais les techniciens se plaindre du résultat catastrophique obtenu avec le fil en question.

Mouhahaha, les gros nuls! Y’fraient mieux d’m’embaucher, tiens! Comme je ne suis pas un voleur, je laisse en échange de l’échantillon de « bronzefill », quelques croquettes pour chien, celles dont raffole Ribouldingue. Je fais ainsi une pierre deux coups: j’ai la conscience tranquille et j’anticipe sur notre future réunion de travail, Ribouldingue ayant la fâcheuse habitude de me souffler ses Royal remugles Canin sur le pif.

Le fil, pris en main, est surprenant. Il est réellement très lourd et rugueux. J’ai hâte de l’essayer. ColorFabb préconise d’imprimer à très basse résolution, de l’ordre de 200 microns. Nous utilisons une imprimante 3D de chez Volumic car elle est conçue pour fonctionner avec n’importe quel type de fil.

Le fil ressemble à un concrétion de particules
Le fil ressemble à un concrétion de particules

Hélas, le fil est très technique, très difficile à utiliser et les résultats ne sont pas en rapport avec ce que l’on peut en attendre. Les photos que l’on peut voir sur le web sont alléchantes, certaines extraordinaires mais nous n’avons jamais pu approcher un tel résultat.

Fil technique car il est tout d’abord très fragile. Il convient de vérifier que la bobine tourne parfaitement ou si, comme nous, vous travaillez avec un échantillon, il faut faire très attention à  ce que le fil se déroule correctement et sans accroc. Sinon, il casse.

Par ailleurs, la buse de notre imprimante s’est bouchée systématiquement, jusqu’à ce que l’on constate qu’il faille baisser la température aux limites de l’extrusion, aux alentours de 190°C. Curieusement, plus on chauffe, plus vite la buse se bouche.

Au final il ne restait pas suffisamment de fil pour terminer notre objet (un portrait de Médusa). Néanmoins, nous avons travaillé cet objet inachevé afin de lui donner le lustre et l’apparence du bronze. Papier de verre et Dremel en main, nous avons tout essayé: ponçage rapide, lent, paille de fer, feutrine… L’objet a beau être lisse, il ressemble toujours à du plastique. C’est tout juste si parfois, en l’orientant à la lumière, un bref éclat apparait. À moins que notre imagination nous joue des tours?

Certains utilisent de la brillantine, est-ce le secret? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas peindre l’objet au pistolet ou à l’aérosol? Ça serait bien plus rapide et plus efficace.

Médusa en plein soleil: pas l'ombre d'un reflet de bronze
Médusa en plein soleil: pas l’ombre d’un reflet de bronze
Médusa en gros plan, dans l'ombre: toujours un vulgaire plastique
Médusa en gros plan, dans l’ombre: toujours un vulgaire plastique

Très enthousiaste  à l’idée de tester ce fil, nous fûmes très déçus: ce fil est cher, fragile et résultats sont décevants. Nous avons récupéré des échantillons de « copperfill », le fil à base de cuivre. Ce filament est parait-il bien plus élaboré que le bronzefill. Compte rendu dans un prochain article.

L'échantillon de "copperfill"
L’échantillon de « copperfill »