Imprimante 3D Stream20Pro : un an plus tard.

Il y a maintenant un peu plus d’un an, j’avais publié un test de l’imprimante 3D Stream20Pro du constructeur Français Volumic.

Cette imprimante fonctionne quasiment 24h/24 depuis cette date. Quel est donc son bilan? Les premières impressions (sans jeu de mots) étaient-elles bonnes? Cette imprimante 3D Nous a-t-elle réservé de bonnes ou de mauvaises surprises?

Inutile d’entretenir un suspens intolérable et introduisons une partie de notre conclusion : L’imprimante 3D Stream20Pro nous donne encore aujourd’hui toute satisfaction!

Allons directement aux points positifs:

Après plus d’un an d’un fonctionnement quasi quotidien, nous n’avons jamais resserré d’écrous et retendu de courroies; la précision est la même, rien, absolument rien à bougé. Les pièces imprimées qui maintiennent le châssis, les axes, l’alimentation, etc. n’ont pas bougé d’un iota. Ces pièces nous avaient laissé un peu dubitatifs surtout sur une machine de ce prix. Manifestement il s’agissait de préjugés et le choix de Volumic d’imprimer ces pièces s’est révélé judicieux. Le choix du châssis constitué de parois en aluminium de presque 7mm d’épaisseur à parfaitement joué son rôle. Le slogan « Aluminium de qualité aéronautique » qui peut prêter à sourire, n’est finalement pas du tout usurpé.

Aucune casse bloquante, aucune panne, seulement trois arrêts de la machine sur lesquelles nous reviendrons un peu plus loin.

La montée en chauffe est rapide, le chargement ou déchargement du filament très facile. Les petites « accroches » du fil à son entrée dans l’extrudeur qui m’agaçaient au début sont de l’histoire ancienne. Une fois que l’on a trouvé la bonne position, on y pense plus du tout.

Le plateau se démonte très facilement, une pulvérisation de produit de nettoyage, un coup d’éponge, un pschit de 3Dlac et on repositionne le plateau avec les 4 petites pinces fournies. Rien à redire, c’est très bien pour un usage intensif.

Les points négatifs :

Il ne s’agit pas forcément de dégradations dans le temps mais essentiellement de voeux pour les futurs modèles.

Le petit écran de contrôle semble de nos jours dépassé quand on le compare avec celui, par exemple, de la Raise 3D mais il reste épuré, très simple et au final les manipulations sont rapides. Evidemment, les prochaines évolutions de Stream devront intégrer un écran plus performant. La communication, le marketing, le « buzz » font que cette évolution est nécessaire, surtout pour une machine de ce prix.

écran Raise3D
écran Raise3D
écran Raise3D
écran Raise3D
écran STREAM20PRO
écran STREAM20PRO

Il est nécessaire de re-calibrer régulièrement la machine, surtout si on imprime beaucoup d’ABS, ce qui est notre cas. Je ne sais pas ce qui génère ce dérèglement; j’imagine que les écarts de température qui règnent dans le local dilatent ou contractent les matériaux. Environ tous les 15 jours, cela dépend de la température ambiante, de légers décollements apparaissent prématurément ou, au contraire, les pièces deviennent difficiles à décoller. Il faut alors procéder à un nouveau calibrage. On en prend vite l’habitude, c’est très facile mais cela reste une perte de temps. On ne peut qu’espérer un calibrage 100% automatique avant chaque impression dans un futur modèle.

la STREAM20PRO est équipée d’une sécurité afin d’éviter une surchauffe de l’extrudeur qui mènerait à la destruction de celui-ci. L’idée est évidemment très bonne cependant nous aurions préféré un système de refroidissement plus efficace ou un extrudeur plus résistant. En effet, au delà de 25°C de température ambiante, Volumic déconseille d’utiliser l’imprimante. Dans notre cas, celle-ci se « met en sécurité » et s’arrête aussitôt que la température ambiante atteint 28°C dans notre local.

Un local climatisé humidifie l’air et risquerait de ruiner ou tout au moins altérer nos impression en PLA ou PETG.

Manifestement, les composants utilisés sont un peu faibles. Ils font très bien leur job cependant leur disponibilité est assez mauvaise pour une utilisation 24h/24, 7 jours sur 7. Il faut prévoir des périodes d’indisponibilité durant les fortes chaleurs, surtout si vous disposez d’une ferme de machines dans un local pas ou mal climatisé. Chaque machine dégage de la chaleur ce qui implique une climatisation (sèche!) surdimensionnée à l’instar d’une ferme de serveurs.

Je ne suis pas sûr qu’extrudeurs et moteurs adaptés existent en standard. Tobecca, qui fabrique des machines à la demande, pense avoir trouvé la solution à ce problème en développant un système de refroidissement liquide. Nous verrons à l’usage, sur la distance, ce que vaut un tel système.

Le support de bobine est simple et fonctionnel mais mal placé; il empêche de positionner deux machines dos à dos ou de plaquer une machine contre une mur. Evidemment, il « fait un peu cheap » toujours par rapport au tarif mais au quotidien, il est largement suffisant. C’est, de mon point de vue, un détail marketing que Volumic devrait prendre en compte mais qui n’est en rien gênant en production.

Le plateau en verre est fragile. Bien que des progrès aient été faits, il faut veiller à ne pas forcer pour enlever les pièces du lit d’impression. Parfois quand le calibrage est mal fait et que la première couche est trop écrasée, l’objet adhère tellement au plateau qu’il semble impossible à décoller. Si vous forcez, l’objet amène avec lui des morceaux du plateau! Celui-ci est alors constellé de creux. La solution consiste à le retourner et à l’utiliser à l’envers. Bien sûr, ce petit plateau de verre se change très facilement mais son prix est absolument exorbitant : 42€ TTC pour la STREAM20 et jusqu’à 50€TTC pour les modèles STREAM30 !

C’est de mon point de vue le seul point faible de cette imprimante 3D. Volumic devrait vendre ses plateaux de verre à un tarif bien moins haut en attendant de résoudre définitivement ce problème.

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Un buste de Nefertiti parfaitement réalisé sur une STREAM20PRO avec un filament ABS Optimus. La pièce permet de donner l’échelle.

Conclusion: Actuellement peu d’imprimantes nous donneraient envie de remplacer cette STREAM20PRO. J’évoquais la Raise3D qui est séduisante sur le papier mais pas si éloignée que cela de la machine de chez Volumic. De la même façon, nous surveillons les évolutions des imprimantes de chez SpiderBot et notamment la « Maped Machine » cependant celle-ci, hélas, tarde à être commercialisée.